Boris Godounov Бори́с Годуно́в | |
![]() Fédor Chaliapine dans Boris Godounov en 1912. | |
Genre | Opéra |
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Nb. d'actes | 4 et 1 prologue |
Musique | Modeste Moussorgski |
Texte | Modeste Moussorgski |
Langue originale | Russe |
Sources littéraires | drame du même nom d’Alexandre Pouchkine, l’Histoire de l'État russe de Karamzine |
Dates de composition | 1e version :1869, 2e version : 1872 |
Création | (2e version) Théâtre Mariinsky (Saint-Pétersbourg, Russie) |
Création française |
(version 1908) Opéra de Paris |
Interprètes | Ivan Melnikov (Boris) Osip Petrov (Varlaam) Fiodor Komissarjevski (en) (Dimitri) Yuliya Platanova (Marina) Pavel Bulakhov (Yuródivïy) Eduard Nápravník (dir.) |
Versions successives | |
version 1896 de Nikolaï Rimski-Korsakov version 1908 de Nikolaï Rimski-Korsakov |
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Représentations notables | |
1909 : la Scala de Milan 1913 : le Metropolitan Opera de New York |
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Boris Godounov (en russe : Бори́с Годуно́в) est un opéra de Modeste Moussorgski sur un livret russe du compositeur, basé sur le drame du même nom d’Alexandre Pouchkine et sur l’Histoire de l'État russe de Karamzine.
La musique est écrite dans un style russe qui reflète la connaissance qu'avait le compositeur de la musique populaire russe et qui rejette volontairement l'influence de l'opéra allemand et italien. Pouchkine a basé sa pièce sur le personnage historique de Boris Godounov et s'est inspiré de Macbeth de Shakespeare. Dans la pièce (qui n'est pas fidèle à l'Histoire) Boris devient tsar après avoir fait assassiner l'enfant Dimitri, l'héritier légitime.
Bien que Boris gouverne humainement, le pays sombre dans le chaos et la pauvreté. Un jeune moine vagabond, Grigori, se fait passer pour Dmitri et réussit à épouser Marina, une femme noble originaire de Pologne qui déguise sa volonté de puissance en amour passionné. Après avoir convaincu le roi de Pologne de sa légitimité, le faux Dmitri convainc les Polonais d'envahir la Russie. Boris, bourrelé de culpabilité et de remords et hanté par des hallucinations, sombre dans la folie et meurt en implorant la grâce divine.
L'œuvre de Moussorgsky existe dans deux versions authentiques : la version originale de 1869 (7 scènes) qui n'a jamais été représentée avant 1928 et une version fortement révisée de 1872 (en un prologue et 4 actes) créée le au Théâtre Mariinsky de Saint-Pétersbourg. La « deuxième version » inclut des éléments nouveaux qui ne trouvent pas leur origine chez Pouchkine, donnant ainsi une représentation quelque peu différente de Boris Godounov qui devenu tsar, prend habilement en compte le besoin conventionnel d'un certain « intérêt d'amour ». L'enregistrement de 1997 à l'Opéra de Kirov inclut les deux versions avec différents chanteurs dans le rôle de Boris.
À la mort de Dostoïevski, le , Moussorgsky bouleversé improvisera une marche funèbre à partir des thèmes de son Boris. Lui-même mourra deux mois plus tard.
Après la mort de Moussorgsky, l'opéra a été largement édité et deux fois re-orchestré (1896 et 1908) par le grand ami du compositeur Nikolaï Rimski-Korsakov ; ces versions plus raffinées et par convention plus « efficaces » ont maintenu l'œuvre vivante pendant plusieurs décennies ; ce sont elles qui sont habituellement exécutées aujourd'hui en Russie. À l'ouest, cependant, les originaux « moins polis » de Moussorgsky sont récemment devenus plus populaires, avec leurs couleurs foncées et leurs bords rugueux qui sont ressentis comme étant plus en phase avec l'histoire. L'opéra a été également réorchestré par Dmitri Chostakovitch en 1959.
Le critique musical Victor Korchikov (1983 – 2006 ; beau-fils – fils de l'épouse – du caricaturiste russe Vitaliy Peskov) a analysé l'opéra du point de vue des portraits psychologiques des personnages. Cet opéra est une œuvre réaliste et Moussorgski a attiré l'attention sur les portraits psychologiques de ses personnages.
Victor Korchikov voit la tragédie principale de Boris Godounov dans l'incompréhension du tsar Boris et du peuple. Et cette tragédie conduit à la tragédie de la perte de la puissance et de la mort. Il a écrit à propos de l’opéra : « Le compositeur lui-même définissait Boris Godounov non comme un opéra, mais comme un « drame musical populaire ». C'est le peuple lui-même qui apparaît comme le principal protagoniste de l'opéra. Traditionnellement, on considère que Boris souffre de la mort de Dimitri. En fait, l'aspect tragique de toute l'œuvre réside dans l'incompréhension entre deux forces involontairement opposées - le peuple et le tsar. Godounov ne se considère pas comme supérieur au peuple - ce trait est plus caractéristique de Chouïski (c'est la suite qui fait le roi). Dans le premier tableau le peuple ne sait même pas qui il invite à prendre le trône... Il ne s'en soucie pas. Boris souhaite avant tout faire quelque chose pour le peuple. Ainsi dans la version originale de l'opéra de 1869 les paroles de Boris dans le monologue « J'ai atteint le pouvoir suprême » sont-elles : « Je pensais apporter la paix à mon peuple dans la prospérité et la gloire, obtenir son amour par des libéralités ! ». Mais comme déjà noté, le peuple ne peut pas aimer le roi. »[1]
Ensuite, le critique écrit à propos de Grigori : « Grigori n'est pas un caractère négatif, il est à la recherche de la vérité. Il sait que Boris est un tueur (il a tué le prince Dimitri pour monter sur le trône), et veut renverser le criminel ».
Le prince Vassili Chouïski est le personnage négatif. Il est sournois et rusé. Il se réjouit de toutes les intrigues pour prendre le trône.
L'image de Marina dépend de l'inclusion dans le spectacle de la scène de ses conversations avec Rangoni. Si cette scène est présente dans le spectacle, Marina est victime de politiciens et d'intrigues. Si cette scène est absente, c'est elle-même qui est l'intrigante[1].
La version de 1869 comporte sept scènes :
Fichier audio | |
Monologue de Boris | |
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