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Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l'officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d'un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l'Antiquité tardive.
Cette charge a été créée par Auguste en [1] et réservée aux membres de l'ordre équestre. À ce poste il nomma deux chevaliers, P. Salvius Aper et Q. Ostorius Scapula[2],[3]. Leur successeur, peut-être préfet unique, fut Valerius Ligur, suivit plus tard, de Lucius Seius Strabo, le père de Séjan, préfet du prétoire unique de manière certaine[4]. Cette magistrature dura jusqu'à la fin de l'Empire, au VIe siècle[réf. nécessaire].
Le ou les deux préfets du prétoire avaient ainsi en charge la protection de l'empereur. Tibère donna cette charge à un seul homme ; toutefois il plaça la cohorte de service au palais sous son commandement direct. Il réunit également à Rome, en une seule caserne, des cohortes qui auparavant étaient dispersées[5] : 3 à Rome, 3 à Aquilée, et 3 en une autre ville non définie[6]. L'empereur Vespasien marqua sa volonté d'associer au trône son fils Titus en lui confiant la charge de préfet du prétoire, bien qu'il ne fût pas chevalier.
Antonin le Pieux, brièvement, puis Marc Aurèle presque systématiquement et Commode — sauf à la fin de son règne — nommèrent à nouveau deux préfets, ce qui fut la norme au IIIe siècle. Plus tard Constantin Ier en porta le nombre à quatre, lorsqu'il partagea l'empire en quatre préfectures. Depuis le principat de Septime Sévère, la surveillance de l'entretien des routes italiennes semble être assurée par le préfet du prétoire, dont dépendent les curateurs des routes italiennes.
Ils étaient au début uniquement chefs de la garde prétorienne, alors seule force armée présente à Rome. Ses cohortes avaient des effectifs doubles de ceux d'une légion normale. Peu à peu, les préfets du prétoire acquirent une juridiction, au point d'obtenir un pouvoir proche de celui de l'empereur, et aux IIe et IIIe siècles, ils accaparèrent presque toute l'autorité. Ce fut alors l'époque de leur plus grande puissance : ils donnèrent parfois l'empire à un prétendant ou se l'attribuèrent.
Le préfet du prétoire était alors le deuxième personnage de l'Empire ; cette fonction était le sommet d'une carrière équestre et militaire.
Sous le Haut-Empire :
En 312, Constantin, après sa victoire sur Maxence supprima les cohortes prétoriennes. Dans les années qui suivirent, sous Constantin lui-même et sous le règne de ses fils, la fonction fut profondément remaniée, la réduisant à un pouvoir civil. Mais il leur donna toutefois autorité à chacun sur un quart de l'empire, déjà divisé en quatre préfectures, qu'ils gouvernèrent désormais : les Gaules, l'Italie, l'Illyrie et l'Orient. À præfectus prætorio, on ajouta alors per Gallias, per Italiam, per Illyricum, per Orientem.
Les préfets du prétoire devinrent des administrateurs civils, formant un collège de deux à six membres, les plus élevés en grade, juste en dessous des empereurs. Ils avaient les pouvoirs de ministres du souverain dans les quatre parties citées, mais leurs actes n'étaient valables que sous son approbation.
La préfecture du prétoire d'Italie est ensuite remplacée par l'exarchat de Ravenne.
En principe préfecture Afrique ou Illyrie, mais il semble qu'en 375, les préfectures d'Afrique et d'Illyrie soient distinctes.
Le préfet du prétoire d'Orient s'est peu à peu fixé à Constantinople qui se trouvait dans son ressort (comme la Thrace) ce qui explique qu'il soit parfois nommé préfet du prétoire de Constantinople.
Les préfets, d'origine pour la plupart gallo-romaine, souvent tiraillés entre leurs attaches locales et leur fonction romaine (cf. Arvandus, etc.), ont un rôle civil et non militaire bien que parfois dans le contexte de l'époque, la distinction soit difficile à faire (voir Exuperantius, Tonantius Ferreolus, Pæonius). Une autre caractéristique des préfets du prétoire des Gaules, réside dans la présence de véritables « dynasties » familiales récipiendaires de cette fonction, comme au Ve siècle les familles d'Avitus et de Sidoine Apollinaire.
En 407, le siège de la préfecture du prétoire des Gaules est rapatrié de Trèves à Arles.
L’Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules - Livre 1 Chapitre 7 de 1734 décrit l'organisation de la préfecture du prétoire des Gaules à ce début du Ve siècle :
« Il y avoit sous le préfet du prétoire du département des Gaules trois vicaires géneraux, dont l'un étoit pour les Gaules, le second pour l'Espagne, et le troisième pour la Grande-Bretagne. Nous nous bornerons ici à celui des Gaules, qui s'appelloit le vicaire des dix-sept provinces. Cet officier avoit sous lui les dix-sept gouverneurs ou recteurs de ces provinces ; six d'entre eux portoient le titre de président, et les onze autres celui de proconsul. Les comtes qui dans chaque cité particuliere veilloient à l'administration de la justice, et aux affaires de police et de finance, étoient subordonnés au gouverneur dans la province dont étoit leur cité, soit que ce gouverneur s'appellât président, soit qu'il s'appellât proconsul[10]. »
Après 477, à la suite de l'annexion de la Provence par les Wisigoths, la préfecture du prétoire des Gaules disparaît jusqu'en 509, date de son rétablissement par Théodoric.
La préfecture du prétoire des Gaules s'étendait du Maroc jusqu'en Grande-Bretagne, comprenant la Gaule et l'Espagne[11].
Liste des préfets
Comme de nombreuses institutions (comme le Sénat romain), la préfecture du prétoire survécut en Occident à la chute de l'Empire romain en 476. Elle fut attribuée par des souverains barbares qui gouvernaient des territoires anciennement romains, et qui perpétuaient les coutumes romaines. La nature exacte de leur rôle n'est pas connue, mais l'on sait que Libère, nommé par l'Ostrogoth Théodoric, roi d'Italie à Ravenne, eut par exemple à se battre contre les Burgondes dans les années 520, ce qui montre une nouvelle évolution : de strictement administrative, la fonction redevint probablement militaire.
D'après Édouard Baratier[28], le préfet des Gaules aurait subsisté à Arles après 536, date du rattachement de la Provence aux Francs ; il aurait été le représentant, pour la Provence gouvernée indivis, des rois Thibert et Childebert.
Les préfets du prétoire disparaissent au VIIe siècle, le dernier connu étant Alexandre, attesté en 626.